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Dans le genre bizarroïde, je demande le père. Troisième album de ce groupe canadien basé à Ottawa et dont je n'avais jamais entendu parlé, malgré le succès relatif de son deuxième opus, "Diagramma" paru en 2007. J'ai donc pris en pleine face l'originalité de ce groupe singulier. Et ça nous change évidemment des groupes qui tournent en rond (pas de noms !). Mais qui est exactement ce groupe au patronyme étrange ? C'est un quatuor composé de son leader David Campbell (guitars, keyboards, vocals, bass) épaulé par Angie MacIvor (sax, vocals, keyboards), Claude Prince (bass) et Aaron Clark (drums, percussion). Le groupe a pas mal changé de personnel depuis trois ans. Il a ainsi perdu son guitariste/claviériste, son bassiste et son batteur ! Un sacré renouvellement de personnel. Vous l'avez noté, les parties vocales sont partagées entre le leader et sa voix typée style jeune Roger Waters et la saxophoniste à la voix claire et médium très agréable. Le groupe s'ingénie à brouiller les cartes, sonnant quelquefois très rock comme sur "wordplay" ou au contraire presque atmosphérique comme sur certains passages. Les cinq premiers morceaux du disque (de 4 à 8 minutes de longueur) sont très variés. Le groupe mélange des styles a priori antinomiques comme le rock avec le jazz voire l'électronique. Ici, l'on est en plein territoire évidemment crimsonien, mais nous n'avons pas affaire à de vils copieurs. La pièce maîtresse de ce disque est bien entendu la suite de 30 minutes "the discovery of witchcraft", divisée en 7 parties. L'on est en plein territoire progressif, blindé de dissonances, de sons originaux, de véritables fulgurances, de trucs bizarres, bref j'adore ce titre et c'est clair que c'est franchement la piste à suivre à l'avenir, même si les titres séparés sont aussi très bons. Notons qu'au titre d'invité, Guy LeBlanc de Nathan Mahl vient aussi jouer un solo de synthé virevoltant sur le menaçant "scales of the ebony fish" et que le bassiste Guy Dagenais ainsi que le pianiste Rick Barkhouse officient également sur un titre chacun. Au final, ce disque assez long (64 minutes) est très intéressant mais à réserver tout de même aux aventuriers (du progressif perdu ?) à cause de ses nombreux changements de style musicaux étonnants !
Renaud Oualid
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