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Bill Deraime : Brailleur De Fond (2010 - 2cd - parue dans le Koid9 n°74)

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Sommité du blues à la française, Bill Deraime garde aujourd’hui pour lui seul son répertoire de chansons scandaleusement boudées par les médias autoproclamés populaires. Cette double "compilation" d’un autre genre proposera ainsi un florilège de réengistrements de titres plutôt récents passés malheureusement trop inaperçus pour les ensevelir sous le silence. Avec quelques standards ("Babylone", évidemment), les premières mesures endiablées du "chanteur maudit" qui ouvre le disque posent immédiatement toutes les qualités de songwriter de notre ami. Cette voix rock, rocailleuse, bluesy évidemment, qui a traversé le temps dans une joie, une communion marquée au fer rouge, fascine toujours par son incurable révolte. Preuve que l’on a beau avoir envie de s’affranchir, avoir connu le succès puis la dégringolade, avoir décollé et être redescendu comme une malédiction, le véritable artiste reste toujours debout avec cette même volonté de tester sa force, ses doutes, de toucher du bout de sa 12 cordes tout ce qui peut faire hurler. Une façon directe, honnête et pour tout dire traditionnelle d’aborder le blues en écartant ses limites pour toucher au reggae, au rock, au gospel (deux reprises du révérend Gary Davis en nouveautés, "Lord I can’t bear" et "Jesus met the woman at the well"). En ressort la fraternité comme étendard, le partage, l’espoir même sous la grisaille. Même sous les nuages il y aura toujours du bleu chantait-il à l’orée des années 90. Et dans un monde tel que le nôtre, il y aura toujours ces chansons tout en équilibre. Equilibre du verbe, de la musique, alchimie ciselée livrée ici avec un superbe livret de 40 pages, d’une interview et d’extraits live du plus bel effet. Assis sur le bord de la route (66), Bill Deraime et ses musiciens de haut vol (Mauro Serri toujours là) revisitent 26 titres en nous mettant en perspective. Brailleur de fond d’accord mais pas de tiroirs. C’est sa force. Son intégrité.

Cyrille Delanlssays




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