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Chaostar : Underworld (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°65)

(432 mots dans ce texte )  -   lu : 547 Fois     Page Spéciale pour impression

L'évanescent Monde d'En Bas

Endroit sombre comme un cercueil

S'éveille à l'heure du sabbat

En quête de franchir le seuil

Où l'habit glacial des reliques

Remplit le vide de l'ennui

Dévoilé comme une supplique

Dans l'espoir de tromper la nuit

Ce n'est pas à proprement parler un nouvel album, puisque si la moitié des morceaux sont inédits, les autres sont en fait des reprises réorchestrées des quelques passages calmes introduisant un peu de douceur dans le monde de brutes de Septic Flesh. Car il faut savoir que le compositeur grec Christos Antoniou a décidé de séparer les deux facettes de sa créativité, chacune associée à un groupe. D'un côté Mr Hyde avec Septic Flesh et son style death extrême et guttural, de l'autre Dr Jekyll avec Chaostar et son mélange subtil et raffiné de classique, de gothique et d'expérimental. Le second est bien évidemment le plus à même d'intéresser les amateurs de progressif, et le présent CD est une bonne façon de découvrir cette formation atypique pour ceux qui ne la connaissent pas encore. On y retrouve en effet tous les ingrédients qui en font l'originalité. D'abord l'opéra néoclassique et grandiloquent, mis en valeur par la magnifique suite en quatre parties du morceau titre "underworld", avec la voix de soprano cristalline de Natalie Rassoulis, première chanteuse du groupe. Ensuite le contemporain dissonant à la Ligeti, mâtiné de riffs de guitare technoïdes. Enfin l'ambiance gothique omniprésente, qui baigne l'ensemble du disque dans une mélancolie à fendre l'âme et une tristesse infinie. Enfer et damnation, où est passé mon Prozac* ? C'est aussi l'occasion de découvrir une nouvelle chanteuse, Maya, dont la voix plutôt typée pop contraste avec celle de Natalie. Seule fausse note, une reprise torturée de l'adagio d'Albinoni n'apporte pas grand chose, sinon la traduction anglaise d'extraits du poème de Baudelaire "la mort du pauvre" chantée sur ce morceau. Ce texte ne dépareille pas du profond mysticisme qui imprègne l'ensemble de l'album. Le surréalisme morbide des belles illustrations de Seth, à base de sépias combinant photos retouchées et peinture, est encore une fois présent sur le boîtier cartonné, ainsi que sur la vidéo en bonus où l'on peut entendre un des morceaux du précédent CD "The scarlet queen" paru en 2004 (Koid'9 n° 52). A quand un véritable nouvel album de Chaostar ?

* Antidépresseur dont l'efficacité vient d'être sérieusement remise en question !

Bruno"dans le trente-sixième dessous"Dassy




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