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Opéra-rock ambitieux et grandiloquent ***
Encore une œuvre qui a su se faire attendre que ce She. Mais la voilà enfin. La première mondiale de cet opéra rock créé sous l'impulsion du claviériste Clive Nolan, en collaboration avec la chanteuse polonaise Agnieszka Swita, a eu lieu le 31 octobre 2007 et les supports CD/DVD sortent ces jours-ci. Basée sur le roman éponyme de Henry Rider Haggard, cette œuvre conceptuelle se divise en deux actes de 5 scènes chacun. L'histoire raconte le voyage plein de mystères et de rebondissements de deux explorateurs en Afrique. Les principaux rôles, c'est-à-dire le chant solo, sont interprétés par Agnieszka Swita (la reine Ayesha), Clive Nolan lui-même (Leo, le premier explorateur), Alan Reed, le chanteur de Pallas et de Neo, (Holly, le second explorateur) et Christina Booth, du groupe Magenta (Ustane). S'y ajoute un choeur et une pléiade d'instrumentistes, dont Mark Westwood (Neo) aux guitares, l'omniprésent John Jowitt (IQ, encore Neo) à la basse, ainsi qu'un hautbois tenu par Alaster Bentley, Mark Kane au cor, Hugh McDowell (Electric Light Orchestra) au violoncelle... on l'aura compris, l'espace sonore est bien rempli, pas par n'importe qui, et pour un moment puisqu'on en prend pour plus de deux heures. Les compositions et les textes sont tous dûs à Clive Nolan, qui a étalé ce colossal travail sur plus de deux ans.
Nous évoquons ici la version double CD enregistrée aux Thin Ice Studios, mais il existe aussi une version DVD enregistrée à l'occasion d'un concert spécial à Katowice, Pologne, en octobre 2007. Autres déclinaisons de l'objet : un coffret de l'ensemble, une édition 2 CD limitée et une version 3 vinyls. Et encore, c'est sans parler des EP ayant vu le jour tout au long du processus d'élaboration de l'oeuvre. Faites votre choix. Olé !Comme à son habitude, Clive Nolan nous a soigné la production, avec l'aide notamment de son ami Karl Groom.
La palette des ambiances et des émotions est vaste, allant du mélancolique et intimiste aux grandes envolées lyriques et grandiloquentes. Les voix sont superbes et les choeurs renforcent bien entendu l'intensité dramatique de l'ensemble. Les mélodies sont riches et efficaces, là encore comme toujours avec Clive Nolan. Globalement, on a quand même souvent l'impression d'entendre du Clive Nolan (!), c'est-à-dire du Pendragon, du Arena et autres Shadowland, toutes choses ancrées les deux pieds dans le neo-prog. Quoi de plus normal, d'ailleurs, pour le claviériste le plus prolifique que ce genre musical connaisse ?
À l'instar des allemands de Vanden Plas, qui enchaînent les opéras-rock, le prolifique anglais, flanqué de ses acolytes britanniques préférés et de la belle polonaise nous propose ici une œuvre gigantesque, telle qu'on croyait ne plus pouvoir en rencontrer. Ne pas hésiter à consacrer un peu de temps pour en ressentir toute la richesse et en découvrir toutes les facettes.
A ranger entre Arena et Jesus Christ Superstar
Benoît Herr
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