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Cela faisait quelques temps que je ne m'étais pas penché sur une œuvre en provenance de l'Amérique du Sud, en dehors bien sûr de mes chouchous de Nexus, ah oui ! et Cast également. Alors, que nous offrent ces musiciens chiliens, tout nouveaux semble-t-il ?
D'abord "mariachi" une très belle introduction instrumentale de 10 minutes, rien que ça, à considérer comme une musique de film, parsemée de quelques dialogues en espagnol avec des voix théâtrales invitées. J'ai rien pigé, mais ça n'est pas gênant pour apprécier les joutes entre les différents musiciens. Du pur progressif symphonique riche en contrastes comme on l'aime.
Baisse subite de tension et de qualité avec le second titre "revolution of light" fort heureusement de durée classique. Je lui trouve une touche clinquante trop pop, comme le Camel des 80s avec un sacré manque d'inspiration côté chant. La petite conclusion musicale redresse le niveau au dernier moment.
Suivent 10 nouvelles minutes avec "summer fall", qui revient à une bonne qualité, avec une accentuation du caractère sud-américain. On peut à présent apprécier le bon chant (dans un très bon anglais, bravo) de Sebastián Vergara.
Chaque morceau à sa façon révèle les origines ensoleillées des musiciens : quelque chose dans les rythmes chaloupés, dans la chaleur de la voix sans doute, une part de nonchalance assumée aussi. C'est ce dernier point qui constitue pour moi un petit hic, qui pourra être une force pour certains. A mon goût certaines pistes font de trop grands écarts de dynamique sonore : on passe de niveaux sonores normaux à de nettes baisses de ton, surtout sur de trop longues durées. C'est sans doute voulu mais je trouve que ça ne passe pas très bien. Résultat : par moments l'ennui pointe le bout de son nez comme sur le trop long "hawai" (15 minutes) qui laisse un goût amer en clôture d'album.
La tonalité est délibérément rock symphonique sans jamais verser dans le métal, faisant penser à une version décontractée de Pink Floyd des mers du sud, si j'osais. Et pour tenter un parallèle avec les groupes cités en introduction : Aisles ne donne pas dans la surcharge sonore comme Cast, ni dans l'exubérance claviéristique de Nexus, et se situe à un bon niveau qualitatif, et saluons la force mélodique d'ensemble.
Michael Fligny
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