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Le premier album de Richard Barbieri nous avait laissé en appétit. Le claviériste du symbolique Porcupine Tree s’était un peu enlisé dans des atmosphères si profondément mélancoliques que l’on y perdait pied. C’était il y a un an à peine. Perspicace, ce virtuose sonique revient secondé par quelques connaissances communes : Tim Bowness (No-Man) ou ses copains Gevin Harrison (batterie) et Steve Wilson (mixage). Le résultat s’apparente à la tradition d’un rock planant instrumental allemand typé Schulze ou Tangerine Dream qui nous tricote des ambiances improbables sur des rythmes plus nerveux qu’auparavant. On ne se refait pas et Richard Barbieri compose toujours des thèmes où affleure le spleen mais la délicatesse l’emporte enfin comme sur l’exquis "all fall down". La matière musicale s’orne d’une puissance rythmique quasi infaillible où l’on peut retrouver également des accents de Peter Gabriel ("decay"), des effets modelés ("byzantium") et quelques montées en puissance qui se fondent dans une unité électro-space pleine de mystère et d’étrangeté ("hypnotek", "abyssyn"). On regrettera quelques ambiances ouatées plus convenues comme sur le jazzy "morphia" et surtout la piste "stranger inside" où se mêlent ce qui ressemble à des cris cétacés, étranges et flous, et un piano massif, minimaliste, presque dépressif. Une tonalité qui se rapproche du premier album de Richard Barbieri mais qui rompt avec la couleur globale de cet ouvrage au plaisir palpable. Peu importe, les qualités livrées et bordées d’une production aux petits oignons vous placeront en apesanteur.
Cyrille Delanlssays
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