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(tribute) : Butchering The Beatles - A Headbashing Tribute (2006 - cd - parue dans le Koid9 n°60)

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NB : cet article regroupe plusieurs chroniques d'albums : cliquez sur une des mini-pochettes ci-dessus pour accéder à un album en particulier.

Rain - The BEATLES
(La Beatles-mania existe encore et toujours)

De la même façon que la chronique consacrée à Deep Purple, voici un panorama des différentes sorties concernant les Beatles (un groupe pourtant mort il y a 36 ans et qui ne comporte plus que deux survivants encore en activité).

 

The BEATLES - Love (Apple/Parlophone)

"Ils reviennent !" dit la publicité sur une image en noir et blanc de fans en pleurs. Et comme par hasard ce disque est sorti fin novembre, comme il était d’usage dans les années 60 (donc à temps pour les cadeaux de Noël) ! Mais qui ça "ils" ? Les Beatles ! Non, John Lennon et George Harrison n’ont pas ressuscité ! Alors, seraient-ce des inédits retrouvés au fond d’une malle dans un grenier ? Non plus ! Ce n’est que la bande-son d’un spectacle musical du Cirque du soleil conçue par le "5ème Beatles" (et son fils Giles – il a vraiment du goût ce George !), j’ai nommé le producteur (théoriquement retraité) Sir George Martin.

Les Martin ont revisité le catalogue des Beatles (principalement post 67) en re-mixant les chansons, les coupant, les juxtaposant, en les bruitant (sans ajout de nouvel enregistrement) le tout sur le logiciel Pro Tools pour en faire une sorte de best of inédit. Il faut dire que les 2 membres restant et les différents héritiers ont béni ce travail. En effet, George Martin en produisant la totalité de leurs albums (à l’exception notable du dernier "Let it be" produit sans l’accord de Sir Paul McCartney par Phil Spector, ce qui explique sa ressortie sous le nom de "Let it be naked" l’année dernière) est partie prenante dans l’immense succès des Fab Four.

Alors ? Qu’en est-il du résultat ? Les chansons ne sont-elles pas trop dénaturées ? Était-ce vraiment utile ? Les puristes vont-ils y trouver leur compte ? Ou n’est-ce encore qu’un coup de pub pour recracher au bassinet pour des chansons que la terre entière connaît par cœur ? Honnêtement, la réponse à toutes ces questions est que je suis bluffé ! Ça commence par le silence, puis émergent les voix angéliques a capella chantant "because" (comme sur l’ "Anthology 3") sur fond de gazouillis d’oiseaux (extrait de "free as a bird" de l’ "Anthology 1") avant la note finale de "a day in a life" qui s’enchaîne après l’accord ouvrant "a day’s night" sur le seul solo de batterie exécuté en studio par Ringo Starr dans "carry that weight" qui se prolonge lui-même pendant l’intro de "get back". Le son de "get back" est franchement hallucinant de netteté, de pureté ! Jamais, on ne l’avait entendu de cette manière ! (Et pourtant Dieu seul connaît le nombre de versions que je possède déjà !) Puis reviennent les violons crescendo de "a day in a life" pour amener "glass onion".

Je pourrais vous décrire pendant des heures ces bouts de chansons disséminées dans d’autres en s’y mariant à perfection. L’Amour de George Martin pour ces poulains transpire à chaque note, chaque juxtaposition, chaque transition, chaque effet. Personne au monde n’aurait pu concevoir un tel projet sans dénaturer ces chefs d’œuvre.

Effectivement, cet album porte bien son nom ! Et puis, il y a ce mixage ! Écoutez par exemple "I am the walrus" ou "revolution" (version single). Pour ceux qui ont la chance de posséder une installation en 5.1, le DVD audio est un véritable bijou de précision ! Je cause, je cause et le temps passant, je réalise que je ne vous ai même pas encore parlé de "within you without you" mixé avec la batterie de "tomorrow never knows" comme si ce mariage avait toujours existé ! Ni du final "all you need is love" (les Beatles répétant Love, love, love) qui s’achève sur "good night".

Ce disque est le chef d’œuvre à envoyer dans l’espace pour montrer aux extra-terrestres ce dont sont capables les humains !

 

The BEATLES - Rottin' Rolling films présente (Rottin' Rolling Films)

Jingle bells, jingle bells, c’est Noël ! Comme si l’excellent CD/DVD-A ne suffisait pas, c’est une explosion de DVD qui fleurit dans les bacs des disquaires concernant les Beatles en cette saison ! Parmi cette masse de produits, tous insipides, éventuellement pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus et qui auraient envie de se promener dans les endroits où les Beatles ont fait l’Histoire, le réalisateur de ce DVD promène aujourd’hui ses caméras sur "Penny Lane", devant le centre actuel d’accueil de Strawberry Field, devant les locaux d’Abbey road avec quelques mots maintes fois entendus des Beatles themselves, devant les domiciles respectifs des 4 fabuleux, etc. Bah ! Le coffret DVD "Anthology" est autrement plus riche et nettement plus complet que tout ce qui pourra sortir à présent.

Dans ce DVD point de musique, juste du bla-bla : interview du pasteur de l’église qui fut le lieu de la rencontre historique de John et Paul lors de la fête de la paroisse le 6 juillet 1957 par exemple. Heureusement, il y a des sous-titres en français.

Peut-être que le seul intérêt ( !) c’est le menu juke-box qui permet d’entendre les premiers enregistrements des Beatles avec Tony Sheridan en son DTS, c’est vous dire !

 

 

 

BUTCHERING THE BEATLES - A headbashing tribute (Restless)

Le hasard du calendrier fait qu’est sorti, également ce trimestre, ce tribute "hard-rock" aux Beatles. Si certains sont choqués par la pochette, c’est qu’ils sont restés en 1966 puisqu’elle pastiche (au détail près !) celle dite des bouchers (butchers en anglais) qui devait illustrer l’album "Yesterday and today" et qui fut finalement censurée.

Bien sûr les puristes de chez puriste trouveront forcément ces reprises totalement hors sujet mais tous les artistes ici présents (Alice Cooper, Steve Vai, Lemmy, Geoff Tate, Billy Idol, Jeff Scott Soto, Yngwie Malmsteen, Tommy Shaw, Jack Blades, Doug Aldrich, Steve Lukather, Tony Levin, Kip Winger, Tony Franklin, Doug Pinnick, etc… - la liste est décidemment trop longue pour les citer tous !) rendent finalement un vibrant hommage à ceux qui ont inventé le hard-rock bien avant Deep Purple, Led Zeppelin et autres Black Sabbath. Il suffit de réécouter "revolution" ou "helter skelter" pour s’en convaincre !

Curieusement, ces deux chansons citées ne font pas partie des 12 chansons sélectionnées (peut-être trop évidentes pour des artistes de hard, justement !). Dans le lot de ces reprises telles que "hey bulldog" ou "magical mystery tour", bien qu’elles soient jouées assez fidèlement à la partition originelle, on reconnaît immédiatement la "touche" de Steve Vai/Alice Cooper pour la première et d’Yngwie Malmsteen/Jeff Scott Soto pour la seconde : c’est sans doute ce qu’on appelle la patte des grands ! Mention également très bien pour "Lucy in the sky with diamonds" chantée par l’inimitable Geoff Tate, ou encore "day tripper" interprétée par le couple Jack Blades/Tommy Shaw dont les chœurs font plus Beatles que les Beatles eux-mêmes. Maintenant, je regrette que "taxman" sonne si creux (pourtant interprétée par Doug Pinnick de Kings’X dont la musique a de forts accents Beatlesiens) ou au contraire que Kip Winger se soit si peu écarté de la version originale pour "drive my car".

Malgré ces quelques petites remarques (fatales en considérant le nombre d’intervenants), je pense quand même que c’est un disque fort honorable qui saura séduire aussi bien les fidèles des scarabées (s’ils ne sont pas encore sourds) que les adeptes du maximum de décibels (qui le deviendront bientôt – sourds –, forcément !).

 

George HARRISON - Living in the material world (Apple)

Dans la foulée du coffret "The dark horse years 1976 – 1992" (qui comprenait les albums "Thirty three 1/3", "George Harrison", "Somewhere in England", "Gone troppo", "Cloud nine", "Live in Japan" et avec un DVD de vidéos) sorti en février 2004, voici ce "Living in the material world" dont la version originale date du 22 juin 1973 dans une réédition remastérisée accompagnée d’un DVD et de 2 bonus tracks. C’est l’occasion de redécouvrir cet album largement sous-estimé lors de sa sortie car il faisait suite au triomphal triple "All things must pass", premier vrai album solo de George post Beatles qui révéla le génie du guitariste étouffé par l’omni présence du duo Lennon-McCartney.

Sous-estimé car comment ne pas tomber sous le charme de "don’t let me wait too long", du tubesque "give me love" (dans la lignée de "my sweet Lord"), des mélodies finement ciselées de "the day the world gets ‘round" ou de "who can see it" ou encore de "be here now" ? De plus le livret est copieux : après une présentation de l’album dans le contexte de 1973 par un journaliste anglais, les textes sont reproduits fidèlement avec parfois le texte original écrit de la main de George, le tout complété de superbes photos (en couleurs) inédites du quiet one entouré de ses amis dans sa propriété. Enfin, quand je dis sous-estimé, je pense surtout à la France car pour l’Angleterre et l’Amérique cet album fût tout de même numéro 1 dans les charts. D’ailleurs le livret le rappelle fort justement : l’album devançait notamment McCartney et son "Red rose speedway" et Pink Floyd qui entrait avec "The dark side of the moon", tandis que le single "Give me love" poussait le "My love" du Paulo à la seconde place. Les 2 bonus tracks sont "deep blue", la face B du 45t "Bangla Desh" sorti le 30 juillet 1971, excellent et "miss O’Dell" la face B du 45t "Give me love" sorti le 25 mai 1973, plus dispensable car George se marre plus qu’il ne chante réellement.

Quant au DVD, il contient "give me love" enregistré live à Tokyo en 1991 qui nous fait regretter que l’intégrale de ce concert (de toute évidence filmé, monté, et remastérisé en 5.1 DTS) n’existe pas encore sur le marché, une version alternative audio de "miss O’Dell" sur des photos prises lors de la même session que celle qui fournit le livret (sur cette version, George chante bien mieux que sur celle de l’album), une version acoustique démo de "sue me, sue you blues" présentée sous forme de karaoké, et enfin le clip promo de la chanson titre de l’album (clip qui nous montre la chaîne de fabrication du vinyl de l’époque). En résumé, un complément bien sympathique pour à peine plus cher que la version simple.

Encore une réédition indispensable pour les amoureux des 4 de Liverpool !

 

Paul McCARTNEY - Ecce cor meum (EMI Classics)

Le même jour que sortait la réédition de "Living in the material world" de George Harrison et le John Lennon "Against the U.S." paraissait la dernière œuvre classique de Sir Paul McCartney. Après le "Liverpool oratorio", le "Standing stone", et le "Working classical", c’est le quatrième disque de musique de facture classique depuis 1991 que sort l’ex-bassiste des Beatles. Paul a commencé l’écriture de cette œuvre peu après la mort de Linda en avril 1998. Il aura donc fallu 8 ans d’écriture pour écouter ce "Voici mon cœur" (traduction littérale du latin "Ecce cor meum").

Nous sommes très loin des chansons auxquelles nous a habitué McCartney, et si ce n’avait été le nom magique écrit sur le blister, je dois avouer que je n’aurais jamais acheté un tel produit. Non pas que la musique soit nulle, mais à des années lumières de ce qu’on attend de lui (surtout quand je pense au chef d’œuvre qu’est "Chaos and creation in the backyard" !). Quant au texte, mélangeant latin et anglais, "Love" est le maître mot : "Spiritus, spiritus, lead us to love, spirit of holiness, teach us to love, show us how to live in pure love, help us now to live in pure love, etc…" . La coïncidence avec le titre du dernier album paru sous le nom des Beatles est troublante !

CD pour celui qui tient à posséder tout ce qui concerne les Beatles et ex.

 

Paul McCARTNEY - The space within US (Warner Music Vision)

"Il va droit au cœur. Il touche tout le monde !" dit de lui le producteur Phil Ramone. "Je regarde son visage, et il nous raconte vraiment une histoire" continue l’animateur de show américain Tony Bennett. "Quand on le regarde, c’est notre vie qu’on regarde. Vous comprenez, il symbolise notre vie entière. " surenchérit l’acteur américain Alec Baldwin. "L’histoire nous donne rarement des artistes de ce calibre. Des artistes qui peuvent aller au-delà des générations, au-delà des continents. Quand je pense à l’héritage qu’il nous laisse, je pense à Bach qui était le sommet de la période baroque. Beethoven nous a fait passer du classique au romantique. Et puis, on a Lui ! Il nous a emmenés aux sommets de la pop des années 1960 et 1970, et puis il l’a transformée. Et ce qui est étonnant, c’est qu’il l’a changée d’une manière qui reflète la société dans laquelle on vit. Dans ses spectacles, il invoque différents moments de cette société : celle de notre jeunesse, celle de nos années adultes et celle de notre âge mûr. C’est quelque chose qui transcende les cultures et les générations " conclu un musicologue. Mais de qui parlent-ils tous ? De Paul McCartney bien sûr, qui a lui tout seul réincarne l’esprit des Beatles ! D’ailleurs, le DVD commence par "magical mystery tour" comme aux meilleurs jours de l’année 1967 ! Plus de 30 titres sont passés à travers ce fantastique juke-box à remonter le temps : du premier hit de 1963 "please, please me" au dernier de 1970 "let it be" en passant par "drive my car", "Eleanor Rigby", "good day sunshine", "penny lane", "hey Jude", "helter skelter" et autre "get back ". Sans oublier la fantastique carrière solo "flaming pie" (fameuse tarte flambée apparue en rêve à John Lennon dans laquelle le nom de Beatles était gravée, l’incitant à prendre ce nom pour son groupe), "maybe I’m amazed" extrait de son premier album solo jusqu’à "fine line", "English tea" ou "Jenny Wren" extraits du superbe et inespéré dernier "Chaos and creation in the backyard" !

Ce DVD (comme à chaque fois avec Sir Paul) n’est pas seulement que des images de concert : en effet, on le voit en répétition ("friends to go", "how kind of you" – en entier), parler à ses techniciens, dans les loges, en avion, avec ses amis (Quincy Jones, Jack Nicholson), en conversation sur scène avec les cosmonautes de Discovery (et les accueillant plus tard à partager la scène avec lui), discuter avec le public avec amour et humour, rencontrer ses fans (une famille "Beatles" d’une douzaine de personnes sur 4 générations, complètement submergées par l’émotion) dans un hôtel. Tous ces extraits alternent avec le show musical, ce qui donne plus l’allure d’un documentaire sur la tournée plutôt qu’un véritable concert.

Quant à l’aspect technique, les images sont somptueuses, les noirs profonds, les couleurs éclatantes, les plans variés saisissant presque à chaque instant un détail intéressant (beaucoup de plans de spectateur viennent s’insérer parmi les images des artistes). Le son est aussi tout bonnement prodigieux : DTS, Dolby digital 5.1 surround ou simple stéréo, on en prend plein les escourdes et on ne peut que regretter qu’une telle technique n’existait pas il y a 40 ans pour filmer et enregistrer les Beatles lors de leur dernière tournée de 1966 !

J’allais oublier : ce DVD existe également en spéciale édition avec CD qui comprend une heure d’interview de Paul entrecoupée de titres live tels que "band on the run" ou "jet" en intégralité. L’intérêt est que le son est "brut", comme si on écoutait une station de radio américaine.

Laissons le mot de la fin à Herbie Hancock : "Paul a le talent unique de pouvoir saisir l’essence de ce qu’éprouvent les êtres humains. C’est parce que lui-même est un être humain exceptionnel".

Donc un DVD exceptionnel !

 

John LENNON - Forever / The Us Vs John Lennon / Working Class Hero - The Definitive Lennon (Apple)

Bien sûr, ce doit être dur pour les maisons de disques d’avoir perdu un artiste pareil ! Alors comment faire pour gagner encore de l’argent ? Des compilations ! Des compils définitives (laissez-moi rire !), des compils musique de films (allez, combien parmi vous sont allés voir Les U.S.A. contre J.L. ?), ou encore des compils commémoratives (ça, c’est plus pratique, ça ne mange pas de pain, on y va de sa petite larme et on rachète les mêmes versions qu’il y a 30 ans sous une nouvelle couverture, et en plus on peut recommencer tous les ans !).

Bref, vous l’aurez compris, rien de nouveau à se mettre sous la dent ! Ce n’est pas "how do you sleep?" même en version instrumentale, ou "bed peace" avec des extraits parlés de John et Yoko qui vont nous faire acheter ce "The U.S. vs. J.L".

Si toutefois (ce qui serait fort étonnant) vous n’aviez strictement rien de John Lennon à vous mettre entre les oreilles, jetez plutôt votre dévolu sur "Workin class hero – the definitve Lennon" car en 38 titres répartis sur 2 CD, vous auriez effectivement un superbe best of contenant les plus belles chansons de notre scarabée à lunette préféré ("(just like) starting over", "imagine", "instant karma!", "stand by me", "working class hero", "power to the people", "woman", "mother", "beautiful boy", "god", "gimme some truth", "give peace a chance", etc…).

 

Sean LENNON - Friendly fire (Capitol/EMI)

Même quand l’original a disparu, on a les clones ! Après le clone aîné Julian qui nous avait stupéfiés (par sa ressemblance physique et vocale avec son père) pour son album "Valotte" en 1984, voici le clone benjamin Sean qui avait déjà sorti un album ("Into the sun" en 1998). Déjà, on est sûr qu’il tient bien de son père : 8 années séparent son premier CD et ce second ! Comme nous savons tous qu’il n’a pas fait de longues tournées mondiales après la sortie de son disque, je suppose qu’il a dû apprendre à faire le pain !

Á la manière du dernier album "rock" de Paul McCartney, Sean joue de tous les instruments à part quelques participations. Parmi elles, notons celle à la batterie (pour le morceau "wait for me") de Jim Keltner, grand ami de son père et de George Harrison. Plus encore que la voix, ce sont surtout les compositions construites de façon typiquement lennonienne qui frappent de prime écoute ; un John Lennon très calme et mélancolique du genre "I’m only sleeping". En l’écoutant, on ne sait plus en quelle année il est ! Même le format de ce CD rappelle les vinyles de l’époque (10 titres pour moins de 38 minutes). La chanson "friendly fire" et ses violoncelles ont un je-ne-sais-quoi qui me fait penser à un habile mariage entre "she’s leaving home" et "something" habillé d’un son fort Beatlesien. Les titres se suivent et se dégage une impression de "déjà entendu" bien qu’on ne puisse rapprocher tel thème musical ou telle ligne d’instrument d’un autre titre précis. Curieuse impression ! Il est évident que Sean a un savoir-faire musical indéniable ; chaque instrument, chaque son ont été pensés sérieusement pour arriver à cette orfèvrerie. Néanmoins, je ne retrouve absolument pas la folie créatrice de son père, ce goût du risque d’être aventurier, de défricher de nouvelles lignes mélodiques au risque parfois d’être complètement incompris. Ici, tout est lisse, plat, magnifiquement mièvre, sans saveur, si ce n’est ce foutu savoir jouer et chanter avec habileté.

A la limite, le DVD qui accompagne le CD est plus original et étonnant. Présentés sous forme d’un moyen métrage (40 minutes) ce sont dix clips (enchaînés) qui mettent en images les 10 chansons du CD. Dans le premier ("dead meat") c’est lui, Sean Lennon, qui sert de viande froide puisqu’il est refroidi lors d’un duel à l’épée. Puis dans le deuxième, il trimballe son air de pierrot lunaire dans un cabaret où la trapéziste meurt bêtement en tombant. Sont-ce des allégories ? Est-ce de l’art abstrait ? Serait-ce une nouvelle forme d’avant-garde ? On dirait un film tourné par Jean-Luc Godard ! Je sais que pour certains intellectuels ce metteur en scène suisse est considéré comme un dieu, mais pour moi, simple spectateur, ce n’est qu’une suite de scénettes d’où se dégage une tristesse infinie (que Sean se prenne pour un cador de la danse acrobatique en rollers, ou qu’il gratouille sa guitare allongé sur un canapé dans un long plan fixe). Même quand il devient un personnage de dessins animés (du style La planète sauvage – hommage à "Yellow submarine" ?), je me demande s’il réinvente d’une nouvelle manière l’art primaire ou figuratif. Puisque ce DVD est produit par Yoko Ono (et Sean), je suppose qu’il doit être considéré comme une œuvre d’art, mais vu que j’avais déjà quelques sérieuses réticences avec sa vision de l’art dès la fin des années 60, je constate que nous avons (elle et moi) toujours la même divergence 40 ans plus tard.

Bref, comme si on ne le savait pas déjà, Sean Lennon nous rappelle combien il est dur d’être le fils d’un génie ! A moins que je n’aie rien compris au sien, ce qui reste toujours une probabilité à envisager.

 

Jerry Lee LEWIS - Last man standing (Naïve)

Pourquoi vous parler de ce disque dans une chronique consacrée aux Beatles ? Tout simplement parce que c’est un disque qui comporte 21 duos et que parmi l’un d’eux se trouve la reprise de "sweet little sixteen" sur lequel Jerry Lee Lewis se partage les vocaux avec Ringo Starr.

Comme chacun le sait, "sweet little sixteen" fut composée par Chuck Berry et elle atteint le top 20 des charts britanniques en juin 1958. Cette chanson fut longtemps jouée par les Beatles du temps où ils écumaient les scènes d’Hambourg et fut même gravée pour la postérité sur l’album "The Beatles live at the BBC" (enregistré entre 1962 et 1963). Pour cette version 2006, on retrouve derrière les fûts le batteur préféré des Beatles après Ringo : Jim Keltner !

Pour sûr, acheter cet album juste pour cette chanson serait considéré comme excessif. Aussi, si je vous dit que pour ce "dernier homme debout" on trouve des titres tels que "rock and roll" avec Jimmy Page à la guitare, et bien d’autres avec dans le désordre Mick Jagger, Keith Richards, Bruce Springsteen, Neil Young, John Forgerty, Rod Stewart, Don Henley, BB King, Eric Clapton, Buddy Guy, etc., vous aurez compris qu’il y a beaucoup de bonnes raisons à posséder cet album dans votre CDthèque !

Bref, que du beau linge pour ces reprises de rock’n’roll.

Gilles Masson




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