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Plus personne (ou presque) n'ignore que lorsque Dream Theater joue 2 soirs de suite dans la même salle, Mike Portnoy propose de rajouter le deuxième soir un album culte complet à la set-list du groupe. Mais ce que certains ne savent pas, c’est que quand Dream Theater a quelques jours libres devant lui, Mike réunit quelques-uns de ses copains musiciens et monte des tributes éphémères (pour 3 ou 4 concerts, pas plus). C’est ainsi qu’il forma précédemment Yellow Matter Custard (en hommage aux Beatles, avec Neal Morse, Paul Gilbert et Matt Bissonette), Hammer Of The Gods (tribute à Led Zeppelin, avec Paul Gilbert, Dave LaRue et Daniel Gildenlöw), ainsi que Cygnus and the Sea Monsters (célébration de Rush, avec Paul Gilbert, Sean Malone et Jason McMaster).
Les 27, 30 et 31 mai 2006, Mike a réuni cette fois Paul Gilbert (le fidèle guitariste de tous ces tributes), Billy Sheehan et Gary Cherone pour rendre son hommage aux Who. Comme à chaque fois, Mike fait enregistrer un ou deux shows afin de les proposer en CD et DVD. Celui qui nous intéresse a été gravé le 31 mai, donc le dernier soir. Et encore une fois, le résultat est époustouflant ! Amazing Journey réussit à rendre modernes ces chansons qui datent du milieu des sixties à la fin des années 70. Comme toujours, les logos des groupes interprétés sont détournés pour s’intégrer à l’imagerie du groupe. Ici c’est un pastiche très ressemblant de Tommy, puisque cette œuvre est jouée en quasi intégralité en deuxième partie du show et qu’elle se retrouve donc en toute logique sur le second CD de ce double CD.
Comme d’habitude, Mike utilise un kit de batterie extrêmement ressemblant à celui du batteur du groupe auquel il rend hommage. On est donc loin de la triple batterie monstrueuse qu’il utilise pour Dream Theater, mais il arrive à prouver qu’il sait aussi se débrouiller avec juste un tom médium et un tom basse. Est-il besoin de préciser que les partitions sont jouées à la note près, avec une sonorité quasi identique à l’originale ? Rien n’est laissé au hasard : chaque membre arbore une tenue qui rappelle forcément à un moment ou à un autre la tenue portée par le musicien d’origine au cours de sa carrière. Ici Paul Gilbert, non seulement porte une salopette blanche mais s’est même laissé pousser une courte barbe pour l’occasion. De plus il joue avec un casque audio sur la tête comme le faisait Pete Townsend lorsqu’il avait ses problèmes d’audition. Quant à Gary Cherone, il n’a pas besoin de se déguiser particulièrement, tellement il est le sosie naturel de Roger Daltrey (il ne lui manque plus que les petites lunettes qu’il portait lors de la dernière tournée !). Bon, pour Billy Sheehan ça devenait plus compliqué de le faire ressembler au regretté John Entwistle, ni de lui choisir une basse particulière – John en a tellement possédé de différentes – aussi a-t-il choisi de rester lui-même avec sa Yamaha (bleu-vert turquoise à New-York, rouge sang en Californie !)
La grande difficulté des tributes c’est de trouver le juste équilibre entre le respect de l’œuvre initiale et l’ajout de touches personnelles. Ici, vous avez les deux ! Comme je l’ai écrit plus haut, tout est à la note près, mais en plus il y a ce grain de folie qui émane de chacun des membres d’Amazing Journey, qui comme vous le savez, ne sont pas des manchots dans leur catégorie ! Au fait, quand je parle de la note près, je pense bien évidemment aux enregistrements des disques de l’époque. On est loin des notes approximatives (approximatives = fausses, mais le terme est plus gentil) que les pôvres survivants nous ont assénées l’année dernière ! Amazing Journey poussera même le mimétisme jusqu’à la destruction complète de tout leur matériel de scène à la fin de "my generation", comme au bon vieux temps ! Et puis, les 2 ex-complices de Mr. Big ne se priveront pas de nous régaler de leurs duos de tapping à plusieurs occasions.
Au final, ce seront 29 titres qui seront joués : du premier tube ("my generation") au dernier ("who are you") en passant par les plus grands ("baba o’riley", "won’t get fooled again", "I’m free", "substitute", etc…) pour un peu plus de 2h10 de spectacle !
Dans les bonus du DVD, vous aurez un aperçu de la première date pour 4 titres et Mike vous fera partager 2 minutes de backstage durant lesquelles on verra le malchanceux Gary Cherone se tamponner la tête avec de la glace suite aux coups reçus pendant la fameuse destruction du matériel.
Le complément idéal du chef d’œuvre de l’année !
P.S. Ces CD/DVD ne se trouvent pas en magasin mais uniquement sur le site de Mike Portnoy : www.mikeportnoy.com
Gilles Masso
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