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Un DVD qui affiche Keith Emerson, Jan Hammer et Jordan Rudess attire forcément l’œil (et l’achat) du progster moyen. Maintenant qu’en est-il de la qualité d’un tel produit ?
Comme qui dirait ça commence mal : Aïe, une interview (non sous-titrée) de Jordan Rudess suivie d’un extrait de concert où Jordan s’amuse seul avec ses claviers. On comprend bien que les différents intervenants font partie d’un concert hommage au père du synthésiseur (Robert Moog, disparu pendant l’été 2003), mais un quart d’heure à visionner Jordan triturer ses boutons c’est fichtrement long ! Le bougre a beau lancer une séquence avec batterie et basse, on s’ennuie ferme devant tant de technicité stérile ! Aïe Aïe, ça continue de mal en pis avec DJ Logic et Bernie Worrell (que je ne connaissais absolument pas avant le visionnage de ce DVD), Un DJ s’escrime avec sa platine disque tandis que le Bernie triture lui aussi son synthé. Mais la présence d’un batteur et d’un bassiste rend d’un seul coup la musique nettement plus intéressante voire captivante. Il est rigolo de noter que Bernie s’amuse avec un Kurzweil et non un Moog pour une moogfest ! Roger O’Donnell (toujours inconnu à mes oreilles – honte sur moi !) continue la fiesta. Il est encore plus chiant que Jordan car il lui manque la technicité (peut-être que les fans de Klaus Schulze apprécieront cette musique répétitive mais elle ne me plait pas !). Puis il y a une erreur de montage dans le DVD puisqu’on assiste à une interview de Jan Hammer et alors qu’on s’attend à ce que ce soit lui qui arrive sur scène c’est le Mahavishnu Project qui débarque ! 5 personnes sur scène c’est nettement plus chaud qu’un seul bonhomme qui tripatouille ses touches et ses boutons ! Le violoniste du Mahavishnu lance un morceau complexe mais très intéressant. C’est enfin accompagné de ce même groupe que Jan Hammer joue sur scène. Il est à noter que Jan possède un son et un toucher inimitable. Jeff Beck a gravé avec lui un de ses meilleurs disques. Puis arrive le morceau qui rend ce DVD essentiel à toute DVDthèque qui se respecte : un Keith Emerson accompagné de Marc Bonilla (guitar, vocals), Phil Williams (bass), and Pete Riley (drums) pour 40 minutes de folie : "living sin", "lucky man", et un "tarkus" délirant ! Keith a trouvé en Marc Bonilla un alter ego avec qui il peut enfin dialoguer par instrument interposé. De plus Marc chante admirablement bien sublimant les partitions d’origine et les parties de guitares. Pour moi, l’heure et demie qui précèdent n’est que prétexte à mettre en valeur ces quarante minutes. Voir Keith se démener sur son Moog géant et tous ses patchs est un pur moment de bonheur ! Quel dommage que sa route n’ait pas croisé plus tôt celle de Marc et que rien ne soit sorti de leur collaboration en terme de nouveauté discographique !
Gilles "Keith" EMasson
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