Abarax : Blue Room (2010 - cd - parue dans le Koid9 n°74)
Je n'ai pas eu le loisir de poser mes oreilles sur le premier effort de ce groupe teuton initié en 2003 des cendres de Taste Of Timeless, intitulé "Crying of the whales", c'est donc l'esprit tout neuf et sans a priori que j'ai découvert leur musique. Le groupe est, apparemment, une affaire de famille puisque quatre des six musiciens portent le même patronyme. Ainsi les (frères ?) Grasekamp occupent les postes de guitariste lead (Dennis), claviériste (Udo), batteur, guitariste et pianiste (quel homme ce Michael !) et bassiste, choriste (André). Les petits André Blaeute (chant, e-bow, guitare) et Howard Hanks également à la guitare et responsable des paroles (qui n'est pas le frère de… vous suivez ?) doivent se sentir bien seuls, parfois ! Deux invités sont aussi présents sur un titre (Karoline Peucker aux chœurs et Bernd Eenhuis à la basse additionnelle).Trêve de plaisanterie, de quoi est composée cette chambre bleue ? J'ai envie de crier Pink Floyd tellement c'est évident ! Tout le disque est pétri de cette influence énorme. Le problème, c'est qu'il n'est pas évident de porter une telle charge sur ses épaules. Tout le monde n'est pas RPWL pour ne citer qu'eux. Le groupe s'est d'ailleurs formé par dépit quand à la morosité actuelle du groupe anglais. Ici, l'on a déjà à s'habituer à la voix, disons "spéciale" d'André Blaeute. Le premier morceau est à ce titre emblématique de la confiance que lui octroie le groupe. Ainsi, "cry out for me" (2:24), puisque c'est comme ça qu'il se nomme, voit le chanteur se défouler sur des synthés plutôt "spéciaux" (eux aussi). La première fois, ça fait un choc, même si l'on s'habitue (on s'habitue à tout, dit-on, même au pire, dirons les mauvaises langues). Ce titre, quasi a capela, montre un chant se rapprochant de celui de Damian Wilson, mais en nettement plus démonstratif et saoulant. Heureusement, ce sera le seul morceau de ce type. Dès la suite, l'on part dans la copie appliquée du flamand peu rose. Difficile de détester, les qualités instrumentales étant tout de même là, mais difficile d'adhérer totalement au propos, fort peu original. Et puis, quatre guitares, ce n'est pas une ou deux de trop ? Même si j'imagine aisément que plusieurs sont des guitares rythmiques et qu'ils ne jouent pas tous en même temps ! Les claviers sont invariablement construits sur le même type, c'est-à-dire des nappes, point. Tous les soli sont pris à la guitare. Le groupe privilégie les longs morceaux (2 sur 8 dépassent les 9', 3 dépassent les 7'). Je ne sais pas quoi vous dire honnêtement. Si vous êtes un fan absolu de Pink Floyd, jetez donc une ou deux oreilles sur ce CD mais attention, on est quand même loin du modèle, seul le guitariste semblant s'en approcher avec un jeu plus Gilmourien, tu meurs… Si vous détestez ou n'en avez rien à faire, ce n'est même pas la peine d'essayer… De nombreux extraits audio et vidéo figurent sur leur site officiel http://www.abarax.de/ A vous de choisir…
PS : ne pas confondre ce groupe avec son quasi-homologue polonais Abraxas.
Renaud Oualid |