Aina : Days Of Rising Doom - The Metal Opera (2004 - 2cd/dvd - parue dans le Koid9 n°50)
Grandiose ! Ce package monumental, comprenant l’album (71mn), un livre de 72 pages (truffées de peintures, textes et photos), un CD supplémentaire (avec un instrumental de 15mn, versions single et alternatives) et un DVD explicatif, est tout bonnement grandiose !! Transmission a comblé le départ de Ayreon chez Inside Out, par Aina. C’est Sasha Paeth qui a été mandaté pour produire un opéra metal d’ampleur. Le musicien, producteur talentueux (Angra, Rhapsody, Mob Rules, Kamelot, Shaman…), mais compositeur très modeste, ne se voyait pas écrire un opéra. Il a donc rameuté ses vieux potes de Heaven’s Gate : le multi-instrumentiste Robert Hunecke-Rizzo (batterie, guitare, basse et claviers) et l’arrangeur/claviériste Michael "Miro" Rodenberg. Sasha coordonnerait et produirait l’album, tandis que Robert écrirait la musique et Miro l’arrangerait. Restait à trouver un auteur de talent, car les trois amis de langue germanique ne se sentaient pas capable de pondre un concept ambitieux en anglais. C’est donc une chanteuse/songwriter américaine, Amanda Somerville, qui a été missionnée pour l’écriture du concept et des textes. La demoiselle s’est tellement prise au jeu qu’elle a pondu une histoire digne de Tolkien avec des passages en langages inventés : " l’ainae" qu’elle a réservé à la chorale "angélique" d’enfants et à elle-même, ainsi que le "Krakhôn" affublé aux gros méchants (Oliver Hartmann une fois encore dans les chœurs). Après avoir mis en boîte les backing tracks (avec Robert chantant les parties masculines et Amanda les parties féminines), il restait à trouver les chanteurs vedettes capables de donner vie à l’œuvre. Le carnet d’adresse de Sasha est bien rempli et c’est sans aucune difficulté que Thomas Rettke (Heaven’s Gate), Michael Kiske (ex Helloween), André Matos (Shaman), Tobias Sammet (Edguy), Candice Night (Blackmore’s Night), Glenn Hughes (ex-Deep Purple), Sass Jordan, Olaf Hayer (Luca Turilli), Simone Simmons (Epica), Rannveig Sif Sigurdadottir (Rhapsody), Damian Wilson (ex-Threshold)… ont répondu présent. C’est clair, les participations sont à hauteur différente. Ainsi, c’est Rettke (Torek/Sorvahr)qui intervient le plus, suivi par Hughes (Talon) et Kiske (le narrateur). A noter l’importance des chœurs, enfantins, féminins (les voix d’opéra de Cinzia Rizzo, Rannveig, Amanda et Simone) et masculins. Miro a réussi à créer des ambiances symphoniques grand teint (avec renfort d’un orchestre de chambre) qui contrebalancent le côté speed de certaines compositions. Les titres s’enchaînent tous les uns les autres, alors que quelques solistes invités font entendre leur instruments comme Jens Johanssen, Erik Norlander ou Derek Sherinian aux synthés, ou encore Thomas Youngblood et Emppu Vuorinen à la guitare. "Aina" est un album à lire et à écouter, à relire et à réécouter, pour cerner toutes les subtilités. En tous cas, on peut tirer un coup de chapeau à Robert Hunecke (qui touche à tous les styles de musique, puisqu’il vit de son duo jazz avec sa femme Cinzia Rizzo) et à Amanda Somerville de nous avoir transporté ainsi dans un monde imaginaire. Excellent !
Note : 4/5
Cousin Hub |