After : Hideout (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°67)

C'est dans le numéro 60 de votre magazine préféré que vous avez entendu parlé d'After et de son "Endless lunatic" que j'avais qualifié de prometteur  : le potentiel de ce nouveau groupe polonais indiquait qu'il était à surveiller.

Depuis ces mêmes garçons ont été assez occupés par de nombreux concerts, dont les premières parties polonaises du poisson écossais et son "Return to chilhood tour". 18 mois plus tard, 10 morceaux pour près d'une heure font de ce deuxième CD un album beaucoup plus abouti et surtout plus pêchu.

"Hillside of dreams" est un bon morceau en entame, avec une mélodie accrocheuse, de bons rythmes simples, et déjà des parties de basse savamment tarabiscotées de Mariusz Ziolkoski (Quidam), qui malheureusement me sembleront parfois sous-mixées sur le disque.

"Fingers" est un morceau calme et intimiste, présentant des similitudes avec l'atmosphère musicale du "Clutching at straws" de Marillion, et on retrouve l'univers ouaté du précédent CD dans sa première partie  ; la seconde est plus éructive, aux guitares saturées, pour un rendu encore plus nerveux. Il s'enchaîne avec l'excellent "senses confuse reality", un mid-tempo comme les affectionne Sylvan, agrémenté ici de bons solos de guitares et de descentes enfiévrées. After ose beaucoup plus et c'est tant mieux  ; il se positionne clairement entre Quidam et Riverside, et ce n'est ni "waiting for" ni "healing our sorrows" qui prouveront le contraire  : leur sensibilité commune est évidente.

"Hideout" le morceau éponyme résume extrêmement bien l'album si ce n'est qu'il y a beaucoup plus de claviers sur ce morceau, assurant même presque toutes les lignes mélodiques. Mon préféré.

"Fly on", sur fond de sons tribaux en intro, se développe en un morceau plutôt rythmé, préambule à "reflecting me". Un peu plus métal dans ses sonorités, After prouve avoir vraiment tourné la page du premier album.

De grandes notes, proches des belles intros de Wasp, on se retrouve au volant sur une route déserte des US, et on y entendrait bien ça à la radio. Pas du FM mais très dépaysant.

"Looking for each other"  : on trouve un piano très Marillion, le chant s'égrène à la manière de Fish, la basse de Mariusz est proche de quelqu'un qu'il apprécie beaucoup, à savoir Pete Trewawas. Les guitares ne sont pas exclues du tableau, bien au contraire, et renforcent ces sonorités.

On ne s'ennuie pas avec After. Le groupe a plus que repensé son propos, il y a plus de développements, plus de thèmes, plus d'énergie, et forcément on change du registre "camélien" du précédent, tel avec "the end" qui mettra tout le monde d'accord.

Quoiqu'il en soit, c'est un disque attrayant et très complet. OK il ne se démarque pas de manière spectaculaire de ce qui se fait dans ce créneau, mais ils sont incontestablement dans l'air du temps.

After se présente comme prétendant à l'élite avec cet élaboré "Hideout". Il leur reste à gagner un peu plus de personnalité, ce dont ils sont fort capables au vu du niveau gagné entre les deux albums…

Amateurs des groupes précités, n'hésitez surtout pas  !

Bruno Cassan






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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