Beam-light : Beam-light (2010 - cd - inédite - jamais parue dans le Koid9)

Si dans les années 70 le progressif venait essentiellement d'Angleterre, à partir des années 90, lors du renouveau, on a vu des formations naître des quatre coins du monde et notamment de certaines contrées jusqu'ici plutôt fermées au rock. Depuis 10 ans on a presque l'impression que la nouvelle terre de prédilection pour le prog' est la Pologne, œuvrant dans différents sous-genres. Beam-Light est encore un nouveau groupe de prog' du pays de Polanski et Chopin. Du moins il se présente ainsi car en fin de compte il est principalement centré sur la chanteuse également claviériste mais surtout auteure-compositrice. Au final on a donc un "album de chanteuse" qui s'accompagne aux claviers (avec quelques musiciens autour peu présents) plutôt pop-rock. Ce n'est pas forcément désagréable et à vrai dire, on est loin des canons radiophoniques, néanmoins il ne suffit pas de mettre des claviers pour être prog', vous voilà donc prévenus. Au mieux certaines chansons se rapprocheront de White Willow. La plupart des morceaux avoisinent la longueur standard des 4 minutes, seuls le premier et le dernier en font sept. Celui qui ouvre l'album reste sûrement le meilleur, il en ressort une certaine gravité qui culmine avec un solo de saxo floydien. Le deuxième est beaucoup plus pop, notamment à cause de ses percussions, sans être désagréable. Le troisième est assez atmosphérique, le quatrième à mi-chemin entre les deux. Malheureusement la séduction qui s'opère au début avec les premiers titres s'émousse au fur et à mesure, et on finit par être lassé, à moins d'aimer la pop-rock féminine comme c'est le cas de mon confrère de la plume, Renaud Oualid, référence dans ce style, sans discrédit aucun pour l'un ou pour l'autre car ce que fait la dame est tout à fait respectable. Elle n'a point une mauvaise voix, loin de là. On pensera à beaucoup d'interprètes de valeur comme Patti Smith ou Marianne Faithfull et Bonnie Tyler (en moins rocailleux), avec des accents de Kate Bush. Son interprétation est donc très passionnelle, presque théâtrale, et constitue notamment par ce biais le point de mire du disque.

Erwan Lorvelec






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